Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Noms de lùocs - Page 10

  • Cronica de toponimia e patronimia per Joan-Claudi Dugros

    A l’entorn de l’aiga

    Suite de la série de toponymes occitans “autour de l’eau” préparée par Jean-Claude Dugros à l'occasion de la prochaine Félibrée à Tocane Saint-Apre les 5, 6 et 7 juillet 2024.

    Chadelaygue à Saint-Jean-d’Eyraud (Chef-de-Laygue pour Gourgues, Chapt, Chap-de-l'Aygue en 1709), en occitan chap de l’aiga « où l’eau prend sa source ». Caude-Aygue, fontaine à Bezenac (Rivus de Caudayga en 1489) est de l'excellent occitan cauda aiga « eau chaude » et n'a pas besoin d'explication. Jean-Louis Lévêque a relevé à Condat-sur-Vézère Aygas Fredas aiga freda « eau froide ». Entraygues à Bardou, designe une confluence entre deux cours d’eau (latin inter aquas « entre les eaux »), comme Très-Aygues à Agonac (Rivus voc. de Treys-Ayguas en 1509, Treyseygas), où il doit y en avoir trois.

    Le toponyme (et nom de personne) Leygue est très présent en Périgord, à Saint-Pompont, au Bugue, à Saint-Geniès. L'occitan aigador (prononcer /eygadou/) désigne une rigole d'arrosage ou un lieu où on faisait rouir le chanvre. On le trouve sous la forme Leygadour à Saint-Laurent-des-Bâtons et Les Eygadours à Saint-Géry et aussi Les Eygadoux, à Flaugeac, à Gageac-et-Rouillac, à Monsaguel, à Saint-Martin-de-Gurson, à Villamblard, à Sarrazac.

    L'occitan adotz ; dotz « source ; canal ; tuyau ; conduit pour l'eau », est bien présent en Périgord ; Adoux à Sarliac, Ladouch au Bugue (La Dotz, Ladou) et au Lardin-Saint-Lazare (Mansus de la Dotz en 1461, La Doueh en 1528) ; Ladoux à La Cassagne (Ladou (Haut et Bas), à Maurens, Le Ladoux à Château-l’Évêque (La Doux) et à Sensenac-Pouy-de-Fourches (Le Ladou), Leydou à Naussannes et une quinzaine de La Doux. En plus de la commune de la Douze (La Doza au xiiie siècle, Fontalitium de la Douza en 1312), nous avons La Douze à Chancelade (aujourd'hui Les Douzes), à Périgueux (Maison et tour de la Douze) Douzeille à La Chapelle-Montabourlet, Les Douzeilles à Verteillac sont sans doute des diminutifs. Douzelle à Montsaguel et le ruisseau La Douzelle (Dozella en 1309), qui se jette dans la Drône, sont devenus aujourd'hui La Donzelle !

  • Cronica de toponimia e patronimia per Joan-Claudi Dugros

    A l’entorn de l’aiga

    Nouvelle série de toponymes occitans “autour de l’eau” par Jean-Claude Dugros, en prévision de la félibrée de Tocane Saint-Apre, qui aura pour thème “Au fiau de l’aiga, Drona”

    Le latin aqua « eau » a connu une fortune considérable dans la toponymie. Dans nos régions occitanes, la forme aigue > aiga est la plus courante : Laygue à Calès (Bordaria de Laiga en 1243), à Sarlat, Laygua à Trémolat (en 1452). Laiguas à Saint-Geyrac. Lonjaygues à Couze-et-Saint-Front et Lonlaygue à Grand-Brassac indiquent la situation. Les Eygarots au Bugue, de l'occitan aigaròt « flaque d'eau, petite rigole » est un diminutif.

    Layguemorte à Saint-Aubin-de-Cadelech, Aigues-Mortes à Saint-Martial d’Albarède (forme ancienne Aigue-Morte), Eyguevielle à Sainte-Nathalène (Ayguevieille en 1680, Aygue Vieille en 1762, Eyguevielle en 1830), représentent des pîèces d'eau ou des rivières asséchées. À l'opposé, les eaux vives, abondantes et fraîches, ont donné Aigues Vives à Cénac-et-St-Julien, à Saint-Germain-du-Salembre Aygueparse à Auriac-du-Périgord (forme ancienne Aygas parsas) et Aigueparse à Mazeyrolles (Eccl. de Druco de Aquis Sparsis en 1556, Ayguesperses en 1760), représentent l'ancien occitan esparsas « éparses, dispersées », en parlant de sources ou de ruisseaux en nombre important. Ayguenègre à Limeuil, doit être une allusion à la couleur des dépôts sur la roche, Belaygue à La Gonterie-Boulouneix (Bella Aqua en 1249), pour « eaux abondantes ». Tout le contraire de Malégue à Busserolles relevé par Yves Lavalade : « vraisemblablement pour mala aiga « mauvais ruisseau ». 

  • Cronica de toponimia e patronimia per Joan-Claudi Dugros

    Noms de lieux d’origine féodale (fin)

    Les belles cascades de la Dronne du Saut du Chalard à Champs-Romain sont situées près d' « une ferme à l’allure un peu fortifiée par ses murs d’enceinte qui peut justifier l’appellation de chaslar (Yves Lavalade), Les Chalards à Mensignac. Cheylard est une variante de chalard, bien présente en Périgord : Le Cheylard à Bouteilles-Saint-Sébastien, aux Farges (formes anciennes Eccles.de Chalard au xiiie siècle, Par. de Caslario en 1365, Chaslarium), à Mauzens-et-Miremont), à Thenon. (IGN, inhab.). Noter que, « au vu de l'étymologie et de la prononciation occitane dominante, que le -d est une consonne parasite sans aucune justification écrite. » (Yves Lavalade). Le Chalaret à Saint-Paul-la-Roche est peut-être un diminutif. Le Moulin de Cheylat à Saint-Pompont, fait référence au nom de personne Cheylat (et ses variantes Cheylas, Cheyla, Chaylat, Chayla), attesté en Périgord, dont l'étymologie est la même que notre toponyme.

    L'occitan chasteluç, chasluç, du latin castellucium « la petite fortification » est bien présent en Périgord : Puy de Chalus, à Montpon (Podium de Caslutz seu Chaslutz en 1273, Castrum de Poy Chaluz en 1376, Podium de Chaluz en 1399, Castellania Monta Pavonis, sive de Podio Caslucii en  1362), Chalus à Vaunac (Mans. de Chalus en 1460), Le Petit Chalus à Négrondes. Citons pour mémoire Chalus en Haute-Vienne, « fortement emblématique car y fut mortellement blessé lors d’un siège en 1199 le roi Richard Cœur de Lion, fils d’Aliénor d’Aquitaine. » (Yves Lavalade).

    Diminutifs : Chalusset à Chalagnac, à Jumilhac le Grand (Eccl. de Chaslucet au xiiie siècle, Caslusselum en 1365). La Chalucie à Beauregard-de-Terrasson et à Savignac-les-Églises (en occitan La Chasluciá), désignent le domaine d'une personne du nom de Chalus.