Lo mes de març(4) per Micheu Chapduelh
En mars, parlons aussi de la faune. C’est qu’il s’en passe des choses dans les nids et les halliers :
« Febrier acabat e març qu’arriba, Bastís l’agassa e pond la trida ». Février qui finit et mars qui commence : la pie bâtit (son nid) et la grive pond.
« Merle qu’a plan ivernat, Au mes de març a merlotat ». Merle qui a bien hiverné, au mois de mars a des petits.
« Entre març e abriu Saubretz si lo cocut Es mòrt o viu ».Entre mars et avril, vous saurez si le coucou est mort ou vif.
Emblématique, ce coucou annonciateur du printemps. On guettait tellement son retour que le plaisant proverbe ci-dessous a pu, pris au pied de la lettre, être à l’origine d’une superstition sans fondement : malheur à celui qui, lorsqu’il entendait le premier « coucou ! » de l’année n’avait pas en poche quelque pièce de monnaie :
«Quand chanta lo prumier cocut , Malur a tu per tot un an Si dins pòcha as pas d’escut, Mas ton malur será mens grand Si as lo ventre rebombut ». Quand chante le premier coucou, malheur à toi pour tout un an si en poche tu n’as pas d’écu, mais ton malheur sera moins grand si tu as la peau du ventre bien tendue.
Micheu Chapduelh
Les éditions Christine Bonneton viennent de rééditer Expressions et dictons du Périgord Limousin, le livre de "biais de dire" collectés traduits en français et expliqués par Michel Chadeuil.
Gageons que l’adjectif « martial » est dérivé du nom du mois et non de celui du dieu de la guerre. Mars est martial quand il se comporte comme doit se comporter un mois de mars. Il vaut d’ailleurs mieux que ce soit le cas : « Si març non marceja, Tot l’an n’a l’enveja ». Si mars ne se comporte pas comme mars (s’il n’amène pas les giboulées), il a envie de le faire tout le reste de l’année.