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Biais de dire - Page 33

  • Los sents d'aust(1) per Micheu Chapduelh

    « Per Sent-Laurenç, /La frucha es jos la dent. (Es bona a la dent.) ».Pour la Saint-Laurent, le fruit est sous la dent (est bon à la dent).

    « Per Sent-Laurenç, / Nosilha jos la dent ». Pour la Saint-Laurent, noisette sous la dent. Pleine pour la sainte-Madeleine, la noisette est maintenant sèche, bonne à consommer.

    « Qui semena per Sent-Laurenç / Gasta sa grana e son temps ». Qui sème pour la Saint-Laurent, gâte sa graine et son temps.

    Micheu Chapduelh

     

  • Lo dire de la vòta o de la balada per Micheu Chapduelh

    Les fêtes de village, ce sont trois (au moins) choses différentes, même si, avec le temps, elles se sont toutes confondues pour ne plus faire qu’une, la fête aux « métiers » mécanisés bien adaptée à une société de festaires qui ne pensent plus qu’à consommer. Dépenses idiotes, bruit et beuveries en sont les ingrédients obligatoires.

    Il y avait naguère la « vòta », la fête votive, d’origine religieuse (le jour consacré au saint patron de la paroisse) mais aux réjouissances bien plus variées. Et puis la « balada », célébrant la jeunesse et l’enfance par des bals et des jeux où chacun pouvait être acteur. Et enfin la « frairia », à l’origine organisée par une confrérie de métier, parfois une confrérie religieuse, mais ouverte à tous sans ostracisme, si ce n’est de convention afin d’accomplir quelques rites initiatiques farfelus dont nul n’aurait su se plaindre.

    Le dire ou « çò-ditz » est une forme de poésie populaire en vers de quatre, cinq (surtout) ou six pieds, une litanie rimée dont on ignore l’auteur. Elle semble propre à la région Périgord-Limousin. Il en existe de nombreuses sur des thèmes variés (les arbres, les animaux, les oiseaux…)

    Celui qui suit est un faux, consacré par Micheu CHAPDUELH aux fêtes de village :

    Çò-ditz la Silveta :

    « ‘Nirai a la festa ! »

    Çò-ditz lo Gerard :

    « E rentrarem tard ! »

    Çò-ditz lo Renat :

    « Anirem dançar ! »

    Çò-ditz lo Bertran :

    « I aurá per los grands… »

    Çò-ditz lo Bebert :

    « Daus autò-scooters ! »

    Çò-ditz la Catin :

    « E per los petits… »

    Çò-ditz lo Riquet :

    « La coa dau Miquet ! »

     

  • « Los sents de julhet », per Micheu Chapduelh.

    Micheu Chapduelh.jpgSenta-Magdalena / L’aiga mena. Sainte-Madeleine mène la pluie. Heureusement les proverbes suivants viennent tempérer cette triste fatalité.

    Se plòu per Senta-Magdalena, / De bigarruelh la cava plena. S’il pleut pour la Sainte-Madeleine, ta cave sera pleine de maïs (ou ton grenier, ce qui n’est pas plus mal, sauf pour la rime.)

    Si Magdalena/ Plueja mena, / Pleurá pas pro de temps / Per degalhar ton froment. Si Madeleine mène la pluie, il ne pleuvra pas assez longtemps pour gâter ton froment. Mais d’autres récoltes auront moins de chance comme l’affirme le suivant.

    Plueja de Magdalena puirís cacaus e chastanhas. Pluie de Madeleine pourrit noix et châtaignes. La pluie n’est d’ailleurs pas la seule intempérie à redouter.

    Per Magdalena bufe lo vent / E pus de fijas jos la dent. Que souffle le vent pour la Sainte-Madeleine et (tu n’auras) plus de figues (à te mettre) sous la dent.

    Per Senta-Magdalena, / La nosilha es plena, / Lo rasim colorat / E lo blat barrat. Pour la Sainte-Madeleine, la noisette est pleine, le raisin coloré et le blé engrangé.

    Magdalena / Escot sens pena;/ Qui espera mai / N’a son fais. Madeleine bat sans peine. Qui attend plus en a son fardeau (en supporte les conséquences.)

    Escodre per Magdalena, / Quo es tirar son grun sens pena. Battre pour la Sainte-Madeleine, c’est tirer son grain sans peine.

    Per Senta-Magdalena, / Còpa blat e rentra avena. Pour la Sainte-Madeleine, coupe le blé et engrange l’avoine.

    Per Madalin, / Punta lo bèc lo becassin. Pour Margot, le bécasseau pointe le bec. (Mais pas chez nous. D’où peut donc nous venir ce proverbe ?)

    Micheu Chapduelh