Mercredi 20 novembre, dans les locaux du Conseil Général à Périgueux, le Conseil Général et la DASEN (Direction Académique des Services de l'Éducation Nationale) présentaient la convention signée le 06 septembre dernier, en présence de Jean Gagnayre Conseiller Général délégué à la langue occitane, de Jacqueline Orlay, Directrice de la DASEN Dordogne, de David Grosclaude Conseiller Régional délégué aux langues régionales et de Jean-Marie Sarpoulet, Inspecteur Pédagogique Régional en charge des langues régionales.
Madame Orlay rappelait l'évolution favorable du nombre d'élèves en Dordogne, que ce soit dans le public en classes bilingues, en immersion à la Calandreta ou par l'initiation à l'occitan en primaire qui touche aujourd'hui près de mille élèves. En conséquence, on constate une forte augmentation du nombre d'élèves au collège ( 529 en 2013) « soit plus 300 élèves en 5 ans», rappelait Martial Peyrouny, professeur à Périgueux et Brantôme.
Jean Gagnayre insistait sur la demande forte des familles dans un département qui compte près de 40% de locuteurs et rappelait le rôle crucial des maires pour l'autorisation d'ouverture des classes bilingues comme à Brantôme.« L'occitan est une langue vivante qui possède un lien puissant avec l'environnement et les familles. Les parents sont étonnés et se sentent revalorisés de ce retour de la langue dans l'univers scolaire. Au delà de cela, nous oeuvrons pour le bilinguisme qui prépare les enfants à l'apprentissage plus facile d'autres langues et contribue à leur ouverture. L'association Oc-bi (représentée par Martine Ralu) apporte un soutien précieux aux projets».
Jacqueline Orlay rajoutait «Nous voulons développer un enseignement de qualité, des parcours linguistiques cohérents».
David Grosclaude rappelant la convention signée en 2011 avec le Rectorat, renchérissait à son tour:« Nous faisons des efforts sur les méthodes, la formation des enseignants et les outils, voir les livres et fiches pédagogiques du Cap'Oc (représenté par Serge Mauhourat). Les régions occitanes commencent à échanger entre elles sur les outils et les pratiques».
Mais si la demande est forte, si la filière se structure, il y a néanmoins un gros point noir qui limite le développement de projets: l'insuffisance du nombre d'enseignants. Jean-Marie Sarpoulet signalait qu'«au moment où l'Etat libère des financements significatifs pour la transmission de ce patrimoine national que sont les langues régionales, nous manquons toujours de professeurs.Sur 40 postes à pourvoir sur 3 régions seuls 20 ont été pourvus. Si des étudiants parlent occitan, ils peuvent trouver du travail sans problème !».
Sachant qu'autour des sites d'enseignement se crée aussi une dynamique favorable autour de la langue, une demande de personnels pour l'enseignement et pour les actions culturelles comme pour la future OcTele ( sur internet) qui verra le jour en décembre et dont le Conseil Général de Dordogne est partenaire. "La création du Pôle de ressources pour la création audiovisuelle en occitan en Dordogne a été confié à Laurent Labadie" précisait Jean Gagnayre ( cf article sur sudouest.fr: il vit e travaille en occitan)
Alors, avis aux lycéens et étudiants, pensez à rajouter la corde occitane à votre arc pour augmenter vos chances de trouver du travail en Dordogne et en Aquitaine !
Denis Gilabert