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Micheu Chapduelh - Page 4

  • Confinar e confinhar, par Michel Chadeuil

    P9170333.JPGDepuis le début du « confinement », Chantal Delpech a attiré mon attention sur l’étrange parenté entre confiner, confire, confit et surtout le verbe occitan CONFINAR.

    Petit exposé.

    Au départ, le latin « finis (pluriel fines) », borne, limite

    La limite du territoire de l’un jouxte la limite du territoire de l’autre. Ce double « finis » constitue un « confinium (pluriel confinia ». Ainsi la commune de FIRBEIX (et c’est là l’étymologie de ce toponyme) se trouve aux confins de la Dordogne et de la Haute-Vienne. Ou plus exactement du Périgord et du Limousin (bien que cette limite ait plusieurs fois changé de localisation au cours de l’histoire.

    Dérivé : « confiner ». Idée d’imposer des limites donc d’enfermer, puis d’enfermer dans un lieu restreint (prison…). Si dans le cas présent le confinement est souhaitable, l’air confiné est malsain. On peut se confiner à, être confiné. (au sens concret ou au sens abstrait, mental)

    En occitan : las confinhas (féminin pluriel), confinhar, se confinhar , confinhat/confinhada, confinhament. Avec un NH (n mouillé), mais ces notions étant un peu savantes et ces mots peu employés, on a souvent recours aux francismes CONFIN, CONFINAR…

    D’où notre désarroi car CONFIN se prononce alors comme CONFIT et nous employons CONFINAR dans le sens de mijoter (lentement et à couvert)

    Origine de tout cela, le verbe CONFIR (en français « confire ») qui signifie préparer un bien comestible de telle façon qu’il se conserve (confire au soleil, au sucre, au miel, à l’huile, à la graisse, au vinaigre, mais en général pas au sel sec ni à la saumure).

    Résultat de cette action : lo confit (prononciation /lou coufi/)

    Mais on peut faire mieux que « confir ». Prenons le radical « conf- », ajoutons lui le suffixe fréquentatif -in puis le suffixe verbal -ar. Et nous avons « confinar » (pr. la plus fréquente «/coufina/) Cuire lentement ou en plusieurs fois, à température assez basse et à couvert. En général avec une matière grasse (porc ou palmipède).

    Conclusion : même si votre confit est confiné dans la cocotte, ne confondons pas CONFINAR et CONFINHAR.

    Bonser a tots. Tenetz bon !

    M.C.

  • Novelum, 50 ans au service de la langue occitane

    Presidents IEO Novelum.jpgL'association Novelum, section Périgord de l'IEO a fêté ses 50 ans samedi 12 octobre après-midi esplanade Badinter à Périgueux. L'occasion de revenir sur les missions au service de la langue et la culture occitane avec son Président actuel Jean-Louis Lévêque et de revenir sur les souvenirs de deux de ses anciens présidents, Michel Chadeuil et Jean Ganiayre ( cf les deux extraits suivants).

    DG : Jean-Louis Lévêque, quelles sont les missions de Novelum en Dordogne?

    Il y en a trois. La première est d'étudier, c'est à dire effectuer des recherches sur l'état présent ou passé de la langue, sur la base de collecte orale des locuteurs actuels et d'archives. C'est un travail historique, culturel et sociétal qui s'appuie sur une démarche linguistique scientifique.Ces travaux de recherche sont ensuite mis à la disposition du plus grand nombre, c'est une des missions de l'IEO Fédéral fondé en 1945 qui a son siège à Toulouse.

    DG : La seconde mission ?

    C'est de transmettre. Tout d'abord par l'édition de livres, CD et DVD de nombreux auteurs et chanteurs périgourdins de qualité et la revue Paraulas de Novelum. Nous avons à cœur de faire travailler des imprimeurs et les libraires périgourdins. Ensuite par la formation de personnes qui ont besoin de l'occitan dans leur métier : enseignement, animation...Nous avons créé une formation au DCL occitan ( diplôme de compétence de langue). On nous demande souvent d'intervenir pour la formation d'enseignants que ce soit dans la filière publique ou le réseau des calandretas. Nous fédérons un réseau d'ateliers d'apprentissage pour adultes et de cafés òc. La transmission passe aussi par le développement de ressources lexicales ou grammaticales papier ou en ligne : nous avons un accord avec « Lo Congrès permanent de la lenga occitana »(https://www.locongres.org/fr/) pour un lexique limousin et nord-languedocien, un « conjugador »... Des acteurs comme l'OPLO ou l'Inoc nous sollicitent lors de journées éducatives.

    DG : La troisième mission, pour finir...

    C'est de socialiser la langue. Novelum est l'opérateur linguistique du département de Dordogne, qui a une politique volontariste sur l'occitan. Tout d'abord, il faut faire prendre conscience à la population de l'héritage de cette langue et de sa culture et lutter contre les errements du passé( mépris, ignorance, indifférence) en rétablissant la réalité des faits. C'est un processus de réappropriation. Ensuite, nous souhaitons favoriser la place de l'occitan dans l'espace public : la signalétique, les médias, les réseaux sociaux...Nous réalisons aussi beaucoup d'études toponymiques à la demande des communes. Nous nous appuyons sur le tissu associatif d'association locales comme l'UOCC à Nontron et l'ASCO à Sarlat pour participer à des festivals, des conférences...Les demandes ne manquent pas et les agendas sont chargés !

    Denis Gilabert.

    Photo: les quatre présidents successifs de Novelum: Joan Ros, Micheu Chapduelh, Joan Ganhaire et Joan-Lois Leveque, lors des 40 ans de Novelum...10 ans déjà !

  • Sovenirs de Novelum, Micheu Chapduelh

    P9250434.JPGPer los cinquante ans de Novelum IEO Perigòrd, avem damandat a Micheu Chapduelh que ne'n fuguet lo segond president apres Joan Ros de nos parlar de sos melhors sovenirs emb l'associacion.

    "Me sovene de l'amassada de prefiguracion de Novelum en 1969 au chasteu de la Brangelia a Vancens coma Joan Ros, Pierre Derozier, Jaume Surpas...Pierre Derozier avia una consciencia politica mai aguda, emb VVAP ( Volem Viure Al Pais).

    Perqué fondar una novela associacion? Quò era un biais d'abordar las chausas un pauc diferent:  « Devem pus nos i prendre coma lo vielhs », disiam... Quò era lo moment. I avia desjà l'Ostau Occitan a Bordeu.

    Joan Ros, que fuguet lo prumier president de Novelum era professor a Rabairac lo prumier ensenhaire d'occitan apres los majoraus Fornier a Perigüers e Sicard a Brageirac. Io, era enquera estudiant a Bordeu e venia d'escriure « Lo còr e las dents ».

    Voliam tanben promover la grafia normalisada de la lenga.Josef Ros en Lemosin avia desjà fach un trabalh sur la grafia de la lenga; avem fach un trabalh sur la norma. Marcela Delpastre avia una consciencia mai aguda de la cultura occitana e avia publicat "La vinha dins l'òrt" que parlava de "La granda fermentacion". Joan dau Melhau fasia daus estagis per los dròlles...

    Quò fermentava de pertot : chançon, teatre, contes...coma Joan-Lois Garriga, Patric Salinier, Monica Burg, Joan Bonafont e d'autres coma Joan-Francés Latornaria. Au teatre, aviam Didier Duponteix daus "Leberons de la Dobla", Adeline Izac, que era autriça professionala... Fasiam dau colectatge daus vielhs per transmettre la cultura orala, coma per exemple los contes dau sarladés.

    A l'epòca, fasiam de las velhadas jusc'a tres còps per setmana per se far coneisser ! Dubrir un cors d'occitan au collegi era aisat. Quò es aprep que quò venguet mai complicat.

    La dubertura sur lo malhum de l'IEO nos faguet coneisser daus comedians coma Claude Alranq, daus chantaires coma Claudi Marti e tots los autres autors occitans".

    Colectat per Denis Gilabert.

    Fotò: Micheu Chapduelh, chas se a Agonac