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Bernard Lesfargues - Page 4

  • Un honnête homme, par Christian Régnier

    Savait-on bien à Bergerac qu'un "honnête homme" - au sens XVIIIe siècle du terme – était parmi nous, en toute discrétion, un homme de lettres de stature internationale, reconnu à Barcelone où une bibliothèque porte son nom… car c'était le plus grand catalaniste et occitaniste de notre temps. Traducteur du prix Nobel péruvien Vargas Llosa et du catalan Joan Sales, il excellait dans cet art tout de finesse et de sensibilité.Mais là où il mettait tout son cœur et ses tripes c'était en poésie dans laquelle il faisait exploser le soleil intérieur qu'il transformait en un feu intérieur enivrant, « braises et feu », comme dans son poème qui me touche le plus.Attaché à notre terroir et à sa thébaïde familiale, Bernard Lesfargues était un savant, un sachant, un maître et un ami précieux que nous pleurons fraternellement.

    Christian Régnier, Bergerac Prix Bernard Lesfargues de la Traduction de l'Académie des Lettres et des Arts du Périgord.

  • Etait-ce vraiment "La plus close nuit"? par Alain Desfarges

    Ce jour d’hiver pétillant de lumière?Lundi 26 février, j'étais aux obsèques d'un ami qui appartenait comme moi à une association de poètes du bergeracois " Les Amis de la Poésie". Il s’appelait Abel, Bernard Lesfargues. C'était un poète aussi connu pour son travail de traducteur d'oeuvres espagnoles et catalanes, parmi lesquelles "la maison verte" qui révéla en 1969  Mario Vargas Llosa. En 2015 il fut honoré par la Catalogne, à Barcelone où une bibliothèque porte son nom. La petite église d'Eglise Neuve d'Issac était pleine d'une foule d'amis et de membres de sa famille affligés, notamment un de ses petits- fils qui relata les souvenirs de son enfance avec son grand- père. 
    Dans un de ses livres de poèmes, Bernard en écrivit un dont le titre était « Mon enterrement » et dans lequel il exprimait toutes ses volontés : écouter le Requiem de Gilles du XVIIe siècle, chanter « Aquelas montanhas » et « Montanyes regalades » sans oublier, après la cérémonie, de boire, sur le compte de ses héritiers, les vins qui vieillissaient dans sa cave. Un vœu exaucé. Bernard a pris son envol vers le firmament azuré. Sur les ailes poétiques de ses œuvres littéraires.

    Alain Desfarges, de Lamonzie-Saint-Martin

  • L'arair del cèl, poema de Bernard Lesfargues

    Bernard Lesfargues.jpgAu moment où les grues sont de retour, levons les yeux vers le ciel en ayant une pensée pour celui qui les a suivies et en a si bien parlé dans « L'arair del cèl » ( l'araire, la charrue du ciel).

    °°

    L'arair de las gruas
    laura lo cèl.
    Las gruas lauran lo cèl d'aquesta tèrra
    onte doman van nàisser
    las freulas, las umilas flors
    d'una prima timida.
    Las gruas
    que fan plòure las benauranças
    sus las teuladas
    plòure grumilhas de patz
    sus los claus e los picadís
    plòure l'amor sus las bèstias
    e sus la gent.
    Las benvolentas gruas
    vòlan cap al nòrd linde e lis.
    Las gruas vòlan cap al nòrd
    e nosaus las espiam
    las escotam
    las envejam
    aquelas cascalhejantas dònas
    que lauren lo cèl sens laissar 'na quita reja.

    Bernard Lesfargues