Cronica de toponimia, per Joan-Claudi Dugros
Suite de la série proposée par Jean-Claude Dugros sur les noms de famille ou de toponymes qui font références aux sobriquets, les fameux « chafres ».
Los chafres : Colha, Colhon
Après une longue série de surnoms liés au physique (loin d'être exhaustive), voici les sobriquets d'ordre moral. Et pour commencer cette nouvelle liste de la même manière virile et gaillarde que nous avons terminé l'autre, voici un habitant de Bergerac P. Sabatièr dont on nous dit qu'il était apelat Pèy Colha, en 1381. Si la définition des dictionnaires occitan-français du mot colha est ; « sot, nigaud, niais, stupide, idiot, con », avec de nombreux dérivés augmentatifs et diminutifs, il convient de noter que, même de nos jours, le qualificatif garde une connotation plus près de la tendresse et de l'affection que de l'injure. Ne croyez pas que les « chafres » dont nos anciens affublaient leur contemporains, soient cruels ou méchants. Le but était de distinguer une personne dont le nom était très courant dans le village, et ce qui peut choquer aujourd'hui était sans doute considéré comme « normal » à la création du surnom.
Le Pré de Couye à Champs-Romain) : « probable nom de personne ; surnom péjoratif : coia (citrouille) ou colha (benêt). » (Yves Lavalade). D'autres toponymes en Périgord doivent présenter cette alternative entre plusieurs explications, comme Le Roc du Couillon au Bugue, Couyet à Échourgnac, Couyette à Sourzac… et d'autres. Nous en resterons donc là. À noter un lieu-dit Cascouillet en Haute-Garonne et un Pech de Cante-Couillon dans l'Aude.