Cronica de toponimia per Joan-Claudi Dugros
Après les « chafres » (sobriquets) qui sont à l’avantage de la personne, comme toute médaille à son revers, les travers et les vices que nos anciens ont su déterminer chez leurs contemporains perdurent encore aujourd’hui chez des porteurs qui n’en sont plus du tout responsables…
Los chafres : Auquetas,Babau, Babòia...
Le vocabulaire occitan est très riche pour exprimer la niaiserie, la jobardise, toujours prétextes à surnoms. La liste est longue…
Les Auquettes à Bardou, ont sans doute un rapport avec l’oie (sud-occitan auca (prononcer /aouco/). Mais lequel ? un endroit où on élève les oies ? ou bien le lieu d'habitation des filles de Auquier/Alquier, nom de personne attesté encore aujourd'hui.
Les toponymes Les Babots (Les Babaux), au Bugue, Les Babots à Thenon, Babiaud (Babiaut) à Vergt, Le Babiol à Saint-Barthélémy-de-Bellegarde et à Montpon-Ménestérol, Babiot à Doissat (Eccles. De Batbuou, Batbuo en 1450) font référence à l’occitan babau (prononcer /babaou/) qui a plusieurs significations. Il recouvre notamment une grande diversité d’insectes, dont certains par leur larve peuvent parasiter le cerveau, d’où le sens de « sot, niais, nigaud »…
On trouve, dans les registres consulaires, en 1381, à Bergerac, Guill. Babòt, Gironet de Babòt, Ger. Badòc, et à Périgueux, B. de Badio. Dans cette ville, Jean Roux nous dit qu’il y a un fonctionnaire de la ville nommé Badeu, en 1603. Le toponyme Badieu existe à Biron.
Babayou à Saint-Front-la-Rivière : « probable surnom diminutif tiré de babòia, benêt. » (Y. Lavalade)
Péniquet à Celles était peut-être un grand bavard (de l’occitan penicar « bavarder »).