Le 20 décembre 2013, c'était le grand lancement de la chaîne octele.com sur internet. Retour d'expérience avec son dirigeant Lionel Buannic (notre photo).
Vous vous étiez fixés des objectifs ambitieux. Les avez vous tenus ?
Oui, nous avons réussi à diffuser chaque jour 4 heures de programmes, avec une équipe jeune, créée pour l'occasion qui a montré qu'elle sait fonctionner. Au final, l'audience est très bonne avec 25000 visiteurs uniques. Nous avons fait un très bon score au lancement confirmé par une montée en puissance régulière, à mesure de l'arrivée de nos partenaires : Midi-Pyrénées au 2ème trimestre, Languedoc-Roussillon au 3ème. Alors que nous sommes diffusés par internet, on observe que 36 % des spectateurs regardent désormais octele.com depuis leur télé de salon, moyennant l'achat d'une application simple. Les autres spectateurs regardent sur pc, smartphone etc...
Quelles sont les émissions qui marchent le mieux ?
L'émission phare est« D'òc Show »; elle a bénéficié d'un très bon accueil car elle est itinérante et permet d'aborder des sujets variés. Je me souviens du débat sur l'avenir des territoires, avec des hommes politiques confirmés, tout cela en occitan: une première. En Dordogne, nous sommes venus à l'édition 2014 de Paratge à Bourdeilles et à Trélissac. Nous dépassons les 22000 visionnages par numéro. « Cara a Cara », (tête à tête) et le JT« Manaset » fonctionnent aussi très bien. Les documentaires comme « Lo mercadiu », des films comme « Lenga d'amor » de Patrick Lavaud, des films d'animation jeunes comme « Lo gruffalo » sont de vrais succès d'audience. Plus généralement, les dessins animés fonctionnent bien et sont utilisés en classe. En décembre, nous dépassons les 2000 vidéos regardées par jour, avec des pics à 4300...
Vous aviez également pour objectif de faire émerger la création audiovisuelle en oc...
Oui et c'est peut-être là l'un des plus grands succès qui va venir alimenter la production sur les années à venir. « Pix'òc », la structure de Laurent Labadie en Périgord a été capable de fournir rapidement des comédiens pour le doublage. Nous avons une cinquantaine de dossiers de production en cours, issus de locuteurs ou de sociétés qui veulent se mettre à l'occitan. Notre concours de scénario en òc a très bien fonctionné et nous a permis de découvrir de nouveaux talents, comme Eva Castagnet dans le Gers. Nous allons lancer une formation à l'écriture télé en oc avec Jean-Pierre Denis et Alexis Quentin. Avec l'émergence d'un canal de diffusion, de jeunes créateurs occitans sortent du bois, ce qui est très encourageant.
Qu'en est-il des synergies avec Brezoweb ?
Elles fonctionnent comme prévu, du point de vue technique et administratif. Brezoweb a aussi acheté un programme sur « Las bonas fonts », sous-titré ensuite en breton. Le film « L'orsalhier » sera également sous-titré.
Et pour l'avenir ?
Nous avons les ingrédients de la réussite, pas de couac depuis un an, il nous faut à présent consolider. Les productions de 2014 devraient être diffusées à partir de fin 2015 qui sera une année pleine. L'engagement des trois régions va donner encore plus d'ampleur et de variété aux programmes.
Denis Gilabert