Ils étudient l'occitan en fac pour l'enseigner
Lucie Charrière, Quentin Teillet et Marie Lachaud, trois anciens élèves de Martial Peyrouny au lycée Bertran de Born de Périgueux, trois profils différents, ont décidé de suivre un cursus universitaire en occitan, avec pour objectif de devenir enseignants. Lucie, ancienne reine de la Félibrée à Ladouze en 2015, bac ES en poche, rentre en seconde année à l'université Jean-Jaurès à Toulouse.
"L'occitan est la langue de ma famille, de mes grands parents et je veux m'en servir. Mon objectif est de devenir professeur des écoles bilingue occitan français. A Toulouse, en première année, nous sommes un groupe d'une dizaine d'élèves qui étudions -surtout en languedocien et en gascon- la littérature, l'histoire médiévale, la langue et la linguistique, le tout de manière approfondie. J'apprécie l'ambiance de la vie universitaire, l'occitan est un plus intéressant". Quentin Teillet, bac S, de Périgueux, a suivi l'occitan en option de la 6ème à la terminale. "Per io, l'occitan es la cultura d'aqui e en mesme temps una dubertura sur lo monde. Vòli passar una licencia e un Capes d'occitan per far professor au collegi e au liceu, laidonc parti per Tolosa a la rentrada".Marie Lachaud, bac L, vient de Mortemart, près du Bugue part pour l'université de Bordeaux Montaigne en licence culture et humanités, sur les quatre places réservées aux occitanistes et veut également devenir professeur des écoles bilingue. "Pour moi, il n'était pas question d'arrêter". Quand on leur demande leurs meilleurs souvenirs de leurs cours d'occitan au lycée, ils évoquent « la variété du cours, sur le fond, sur la forme", "le voyage au Val d'Aran, en Pyrénées espagnoles. Là-bas, rien n'inhibe la langue, on la parle sans frein.", "La rencontre avec la jeune chanteuse occitane aranaise Alidé Sans", "Les concerts avec La Mal Coiffée". Et en littérature ? "L'obrador de Sirina Tijani, Antonin et la resistencia de Valentine Goby et Roland Badel , Sorne Trasluç de Joan Ganhaire". Pour finir, leur meilleur souvenir reste "surtout notre professeur Martial Peyrouny, qui nous a donné envie de connaître et faire vivre la langue et la culture occitanes" et qui sait aussi susciter la curiosité et les vocations nécessaires à leur transmission.
Denis Gilabert.
Photo: de gauche à droite: Quentin Teillet, Marie Lachaud et Lucie Charrière dans "le cloître" du Lycée Bertran de Born à Périgueux.