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Auguste Chastanet , disciple périgourdin de Frédéric Mistral

Auguste Chastanet est né à Mussidan en 1825. Maire de sa ville natale sous le Second Empire, puis percepteur à La Bachellerie et à Sarlat, il fut le premier président du Bournat en 1901. Mistral le nomme majoral du Félibrige en 1876, il choisit de baptiser sa cigale : Cigala de Moissídan o de la Jana (Cigale de Mussidan ou de la Jane). En référence à son poème Los Boquets de la Jana, pour lequel il est récompensé le 31 mars 1875, au premier concours ouvert à Montpellier, par la Société pour l’étude des langues romanes.

Passionné d’écriture et passionné de sa langue, l’occitan, il écrit, bien dans l’air du temps, « des anecdotes plaisantes agréablement racontées, où le sel gaulois (une fois ou deux un peu gros peut-être), est jeté à pleines mains » (Chabaneau).

Ayant reçu une solide formation classique, son écriture est digne d’intérêt. Il sut néanmoins rester simple, réussissant à tout à la fois à intéresser Mistral et à séduire les gens les plus modestes.

Le grand romaniste Camille Chabaneau écrit de lui qu’il sut « rendre à notre pauvre dialecte humilié, avec la conscience de sa noblesse, un peu de l’éclat dont il brilla jadis ». Il lui fait gloire d’avoir été « le restaurateur de sa langue ». Et Chabaneau de préciser : « Cette langue qu’il écrit avec une propriété et une correction impeccables, c’est le parler même de Mussidan, puisé aux plus pures sources populaires. »

Une des œuvres les plus connues de notre Mussidanais est « Lo Curet de Peira-Bufiera ». Il a trouvé ce thème dans l’Apologie pour Hérodote, un ouvrage du célèbre humaniste Henri Estienne. Preuve s’il en fallait de l’érudition de Chastanet.

En 1906, Mussidan fut l’objet d’une anecdote tragi-comique, avec la disparition de son buste, inauguré en grande pompe lors de la félibrée de Mussidan l’année précédente, dérobé par « trois jeunes ouvriers qui, sortant la nuit d’une auberge, où ils avaient fait de trop copieuses libations, conçurent l’idée de déboulonner [le buste] et de lui faire « boire un coup » dans la rivière. »

Ce n’était pas la première fois, ni la dernière, puisque le buste disparaîtra, plus tard, avec d’autres, fondu par l’occupant allemand.

Jean-Claude Dugros.

À lire :

Òbras d’Auguste Chastanet, Périgueux, 1906

Bernard Lesfargues, Mussidan à travers la littérature, Cercle Culturel de l’Amicale Laïque de Mussidan, 2001.

Jean-Claude Dugros, Le Bournat, école félibréenne du Périgord, Périgueux, 2001

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