Vent de sable, le nouveau roman policier de Joan Ganhaire
« Vent de sable » de Joan Ganhaire, est le huitième opus des enquètes du commissaire Alexandre Darnaudguilhem. Le titre est transparent en français et en occitan, mais le roman est bien en occitan. La fine équipe du commissaire de la ville de Maraval, qui ressemble beaucoup à Périgueux, vient de perdre l'un de ses « indics » les plus précieux, « lo vielh Rodilha », le clochard, retrouvé égorgé dans les rues de Maraval. Elle se met alors en action pour découvrir l'auteur et la raison de cet horrible crime, d'autant que des crimes similaires se produisent un peu partout...Tout cela va les entrainer jusqu'au Bengara, ancienne colonie occitane, entre Mali, Algérie, Niger...
Denis Gilabert : Nous retrouvons le commissaire Darnaudguilhem en pleine dépression en début de roman...
Joan Ganhaire : Oui, suite au décès dans le roman précédent, de l'inspectrice Guita Beringuier, qu'il aimait en secret et le départ de sa compagne Dandara, sœur de l'inspecteur Diagana Traoré, Darnaudguilhem est en pleine dépression post-traumatique. Il lui faut cette enquête et l'appui d'un médecin pour s'en sortir.
DG : L'action du roman sort du contexte occitan de Maraval, nous conduit jusqu'en Afrique subsaharienne, au fameux Bengara, capitale Osma Bandar. Comment vous est venue l'idée ?
JG : Lors d'une visite en Italie, j'ai eu l'occasion de rencontrer et écouter un poète nigérian, qui parle le yoruba, une langue menacée d'extinction face à l'anglais. J'ai trouvé cette langue très belle, très douce. Je me suis dit que je pouvais en faire quelque chose, c'est devenu la langue du Bengara. Ensuite, le contexte de guerres de décolonisation des années 50, 60 m'a fournit un cadre.
DG : L'ambiance est moins sombre qu'à l'habitude, non ?
Oui, le voyage au Bengara avec l'inspecteur Diagana Traoré, originaire de ce pays m'a donné l'occasion de placer notre commissaire dans un contexte insolite, en pleine chaleur du désert. Ayant visité le sud marocain, j'ai eu de la matière. C'est un exercice de style différent. Mais ne nous y trompons pas, sous l'humour se cache une affaire horrible. Le vieux Rodilha, clochard de Maraval a eu une jeunesse un peu « boleganta ». L'un des passages que je préfère est celui de la rencontre du commissaire avec le père d'un des soldats de la guerre du Bengara, un moment très émouvant ».
Propos recueillis par Denis Gilabert.
« Vent de sable », de Joan Ganhaire, aux éditions IEO-Novelum, 15€, dans les librairies de Dordogne.
Pour ceux qui demeurent hors de Dordogne, vous pouvez le commander sur le site de IEO Diffusion:
https://ideco-dif.com/ieo_edicions